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« Le peintre Vadim Korniloff est un homme de l’Est, comme son nom l’indique. Sa peinture se ressent des influences de l’Est : disons, en schématisant : expressionnisme allemand et sens russe du sacré et de la compassion. – De tableau en tableau, l’artiste creuse, développe, amplifie ces influences qui nourrissent sa vérité intérieure. Je l’ai découvert grâce à Colette Lambrichs (éditrice, De la différence et du Canoë) dans une galerie où il exposait.
J’ai tout de suite aimé. Depuis, je me plais à voir les œuvres typiques qu’il reproduit sur sa page Facebook. Il vient de publier J’y étais, carnet de (par-dessus) bord illustré. Ce livret, vendu en ligne, était destiné à une exposition qui, coronavirus oblige, n’a pu avoir lieu. Au verso, un texte accompagne un tableau au recto ; lequel illustre l’autre ?
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Vadim Korniloff exprime là de façon laconique et iconique de puissantes évidences. Ses peintures sont, comme toute œuvre de grand artiste, reconnaissables entre toutes. Postures acrobatiques de corps, vêtus ou non, dont les membres élastiques, quoique aux attaches épaisses, se tordent, se nouent, se tressent, personnages qui se retrouvent cul par-dessus tête. Couleurs fortes : ocre brun des silhouettes, rose aux joues, nez épatés, regards noirs ensemble directs et égarés dans les yeux ourlés de noir aussi, paluches robustes, rouge appuyé des lèvres et de la langue émergeant entre les dents blanches d’une bouche-abîme. « Toile de fond » à peine esquissée. Inspiration délirante et maîtrise du délire. Faussement naïve, reposant sur les émotions, sur un mélange cru, parfois violent, de tristesse, de dérision et de tendresse, – une figuration narrative profondément humaine." Claire Fourier
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